À l’heure ou le développement personnel est en plein essor, nous entendons souvent parler du karma.
Quand quelque chose de mal arrive, on a souvent coutume de dire : « C’est le karma ».
Mais savons-nous vraiment de quoi il s’agit ?
Pour mieux comprendre ce concept venu de loin, voici tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le karma !
Le karma en bref
Le karma est un concept ancien qui trouve ses origines dans la philosophie occidentale, notamment l’hindouisme. Il désigne la somme des actions à l’origine de ce que nous vivons dans le présent. Il est indissociable de la croyance en un système de réincarnation dont il est l’une des lois fondamentales.
Bien que le concept du karma soit, à l’origine, totalement absent des cultures et des traditions occidentales, certaines philosophies récentes ont l’ont intégré. Elles l’ont adapté au mode de pensée occidental, tout en gardant l’essence du principe d’origine. De nombreuses écoles de développement personnel parlent du karma et de la manière dont nos actions influencent notre vie.
Le karma dans la philosophie orientale
Histoire du karma
Le concept de karma tient une place très importante dans la philosophie orientale, notamment dans les religions indiennes comme l’hindouisme, le bouddhisme ou encore le jaïnisme. Les sikhs partagent également cette croyance. S’il est absent des premiers textes fondateurs que sont les Vedas, le concept apparaît rapidement dans les textes sacrés. Pour comprendre réellement ce qu’est le karma, il faut commencer par s’intéresser à l’un des piliers centraux des religions de l’Inde : la réincarnation.
Le karma et la réincarnation
Les pratiquants des religions occidentales croient fermement en la réincarnation. Pour eux, notre vie dans ce monde n’est qu’une part d’une longue existence composée de plusieurs cycles de réincarnations successives. Leur philosophie est à l’opposé des religions monothéistes qui pensent qu’une âme vient habiter un corps pour une vie unique avant d’affronter l’épreuve de la mort pour rejoindre Dieu.
Les hindous conçoivent la mort comme un simple changement d’enveloppe de l’âme qui le quitte pour en habiter un nouveau et continuer son existence sous une autre forme. Celle-ci peut prendre plusieurs formes aussi bien animales que végétales.
Chaque âme se réincarne plusieurs millions de fois au cours d’un même cycle. À la fin de l’une de nos vies, c’est notre karma qui détermine de quoi sera faite la suivante. Ce sont nos actions qui le font évoluer dans un sens ou dans l’autre. Le lien entre karma et réincarnation est le point commun à toutes les religions traditionnelles de l’Inde. Le reste du concept varie en fonction des différentes croyances.
Le karma chez les hindous
Dans l’hindouisme, le karma est la répercussion des actions de nos vies passées sur notre existence actuelle. Les hindous pensent que toute action possède une résonance sur le plan spirituel qui va bien au-delà de ses conséquences immédiates.
Si nous accomplissions des choses vertueuses et juste avec une intention pure, nous en récolterons les fruits dans notre prochaine vie. Cela peut se manifester par une nouvelle incarnation dans un corps humain ou des expériences positives.
À contrario, si nous nous comportons de façon violente, égoïste et que nous nuisons aux autres, c’est l’effet inverse qui se produit. Nous risquons de nous incarner dans une forme de vie inférieure ou d’avoir une existence pénible.
Contrairement à une croyance erronée très répandue, le karma tel qu’il est conçu par les hindous n’a rien d’une punition divine. Les répercussions d’un mauvais karma sur la vie suivante ne sont pas le fruit du jugement porté par une entité supérieure. Il s’agit simplement du résultat produit par la maturation de ce que nous avons fait.
Si vous semez de bonnes graines dans votre champ, la récolte sera fructueuse. Dans le cas contraire, vous aurez des plants malades et la famine vous guettera. C’est pour cette raison qu’il est primordial de chercher à améliorer son karma par de bonnes actions même si la rétribution n’est pas immédiate.
Les hindous distinguent 3 types de karma :
-lesamcita karma,
-lekryamãna karma,
-leprãrabdha karma.
Le smacita karma représente l’ensemble du karma que nous nous sommes constitués au cours de nos différentes incarnations, celui qui a déjà mûri aussi bien que celui dont les effets restent à venir.
Le kryamãna karma, quant à lui, représente le karma accumulé dans votre vie présente. Ses effets ne se feront sentir qu’au moment de votre incarnation suivante.
Enfin, le prãrabdha karma est la part de votre karma qui se répercute dans votre vie présente. Contrairement à la précédente, qui peut être annihilée par la sagesse, la connaissance et les bonnes actions, ce karma ne peut plus être changé. Vous devrez en subir les conséquences quoi qu’il arrive et les accepter avec dignité.
La croyance des hindous dans le karma explique la soumission au destin des Indiens que beaucoup d’occidentaux ont tendance à prendre pour du fatalisme ou de la nonchalance. Étant donné qu’ils pensent que ce qui se passe dans leur vie est déterminé par le karma et que ce qui doit arriver arrivera quoi que l’on fasse pour l’éviter, ils ne déploient pas leur énergie à essayer d’influencer le futur comme nous avons tendance à le faire.
Le karma dans le bouddhisme
Dans la religion bouddhiste, les actions ne sont pas les seules à influencer notre karma. L’intention qui les guide et les pensées qui les accompagnent ont tout autant d’importance. Ainsi, une bonne action en apparence peut alourdir le karma si elle est mue par une intention impure. Prenons un exemple concret. Pour un hindou, payer les dettes d’un ami est une bonne action qui crée du karma positif. Pour un bouddhiste, les choses ne sont pas aussi simples.
Si vous donnez cet argent avec plaisir, dans le seul but de venir en aide à un être cher et que ce don vous remplit d’aise en pensant au soulagement de celui que vous sortez d’une situation difficile, alors votre karma sera bon.
En revanche, si vous soldez ses dettes dans le but de faire sentir à votre ami qu’il vous est obligé et obtenir des choses de lui par la suite, tout change. Idem si, une fois l’argent donné, vous regrettez votre action en vous disant que vous auriez mieux fait de garder cette somme pour vous-même. Dans ces deux cas, vous produisez du mauvais karma.
Les bouddhistes conçoivent le karma comme le résultat de l’union des actions, des pensées et des paroles. Pour créer du karma, une action doit être portée par une intention forte et procurer des émotions fortes. Tous les actes ne produisent donc pas nécessairement de karma.
Contrairement aux hindous, les bouddhistes pensent que le karma peut produire ses effets dans nos vies futures, mais aussi dans notre vie actuelle. Nous devons donc prendre garde à nos actions, car leurs répercussions peuvent être immédiates.
Le karma en occident
L’introduction du karma en Europe
Jusqu’à la fin du 19e siècle, la notion de karma est inconnue en tant que telle en Occident en dehors du cercle des rares personnes s’intéressant aux religions orientales. Elle est introduite et rendue populaire par une association connue sous le nom de Société théosophique.
Cette organisation se donnait pour but de rassembler l’ensemble de l’humanité sans distinction d’origine, de genre ni de religion. Elle avait pour ambition de souder l’ensemble des peuples autour de la fraternité existante entre chaque être humain et d’encourager la spiritualité par une étude comparée des religions.
Elle comptait dans ses rangs plusieurs sages Indiens et de nombreuses personnes ayant voyagé dans cette région du monde. Il n’est donc pas surprenant qu’elle ait largement contribué à introduire en occident les concepts spécifiques à ces philosophies que nous connaissons tous aujourd’hui. La Société théosophique n’est cependant rattachée à aucune religion puisque toutes sont les bienvenues en son sein.
Ses membres sont persuadés qu’il existe de grandes lois naturelles qui régissent l’Univers tout entier, autres que celles que la science a déjà permis de mettre à jour. La connaissance et la maîtrise de ces lois permettrait à l’Homme de donner la pleine mesure de son potentiel en utilisant la totalité de ses pouvoirs, qui sont cachés à la majorité des gens.
Ses préceptes sont très proches de ceux utilisés aujourd’hui par de nombreuses écoles de développement personnel qui s’en sont fortement inspirées. Le pouvoir créateur de la pensée, la loi d’attraction et toutes les techniques visant à mettre à jour un potentiel humain caché en sont des exemples connus. Le karma fait partie intégrante des croyances portées par la Société théosophique, qui en tire une loi nommée principe de rétribution.
Le principe de rétribution
Le principe de rétribution est une notion qui découle du karma oriental, en apportant certaines modifications au concept de base. Le principe de rétribution attribue à chacune de nos actions une charge énergétique. Cette charge est bonne ou mauvaise en fonction de la nature de l’acte qui l’a engendré. Selon le principe de rétribution, l’Univers afin de préserver son équilibre, renvois vers l’auteur une charge énergétique équivalente à celle produite.
Une bonne action produira donc des événements heureux, tandis que les conséquences d’un méfait se traduiront par un malheur à la hauteur de celui engendré. Le principe de rétribution est différent de la punition divine présente dans les religions monothéistes. Ici, aucune entité n’intervient, il s’agit simplement d’un phénomène naturel, semblable au retour d’un boomerang que l’on lance.
Le principe de rétribution serait l’une des lois naturelles qu’il importe de respecter en toute circonstance. Pour ceux qui le professent, lorsque nous faisons quelque chose à une autre personne, c’est à nous-mêmes que nous le faisons. Ce principe est très largement utilisé par les écoles modernes de développement personnel. Il est parfois aussi appelé « loi de causalité ».
La loi du triple retour
La loi du triple retour est une autre forme d’adaptation occidentale du concept du karma. Elle fait partie des croyances partagées par les adeptes de religion minoritaires en Europe qui trouvent leur source dans les croyances pré chrétiennes. Selon la loi du triple retour, tout acte revient à son destinataire amplifié trois fois.
Faites le bien et un bonheur trois fois plus grand vous sera donné. Faites le mal et un mal trois fois plus grand vous sera causé. Cette loi s’éloigne encore davantage du concept d’origine que le principe de rétribution. Elle lui est néanmoins apparentée.
Le karma, mythe ou réalité ?
Forts de toutes ces explications, une question peut légitimement être posée : le karma est-il un mythe ou existe-t-il vraiment ? La réponse à cette question dépend de vos propres convictions.
Pour les partisans du karma, les mauvaises actions se paient toujours, et même ceux qui ont l’air de faire le mal impunément, car ils sont riches et ne sont pas inquiétés pour leurs méfaits n’auront pas une vie heureuse sur le long terme. Pour les sceptiques, les enfants mourant du cancer et les hommes politiques corrompus sont la preuve que le karma n’existe pas.
Il existe autant d’exemples qui tendraient à prouver l’existence du karma que de raisons de la réfuter, car il est facile d’utiliser des faits pour alimenter l’une ou l’autre théorie. Pour savoir s’il faut croire ou non au karma, il serait sans doute plus pertinent de vous demander ce que cette croyance vous apporte de positif dans votre vie quotidienne. Est-elle source de bonheur et de sérénité, ou au contraire d’angoisse ?
Si penser que le karma existe vous permet de devenir une meilleure personne, vous incite à faire davantage de bonnes actions en y prenant plaisir et vous rend plus serein quant à votre avenir, c’est une idée à laquelle vous avez raison d’adhérer. Si, en revanche, vous vivez sans cesse dans la crainte d’alourdir votre karma et que cela vous paralyse, ou que vous êtes frustré, car vous ne voyez pas venir les retours positifs que vous attendiez, il faut peut-être reconsidérer la façon dont vous voyez les choses.
Le karma est un concept originaire d’Orient qui constitue le point central de toutes les religions indiennes. Il est la somme de nos actions bonnes et mauvaises, qui produisent leurs effets dans notre vie actuelle et dans les suivantes. Dans cette vie, nous subissons le karma accumulé durant nos vies antérieures et devons faire des actions vertueuses pour nous constituer un karma positif pour notre prochaine vie.
En Europe, le karma a été introduit à la fin du 19e siècle sous la forme d’une croyance appelée principe de rétribution selon lequel l’énergie engendrée par nos actions nous revient forcément. Pour avoir une vie heureuse, il est donc important de poser des actions positives. Comme tout ce qui touche à la spiritualité, la foi dans le karma n’est une bonne chose que si elle vous aide à vous améliorer et à amener votre vie vers plus de sérénité.